Dans le cadre du programme « post-glyphosate » créé par SNCF Réseau, de nombreuses expérimentations sont actuellement menées afin de maîtriser la végétation des voies et des abords en limitant le recours aux produits phytosanitaires.
Muriel Ehmig, doctorante en première année de thèse au Laboratoire d’Agro-Physiologie de l’Ecole d’ingénieur de PURPAN en collaboration avec SNCF Réseau présente ses recherches sur l’ensemencement choisi des voies de services et pistes en alternative à l’utilisation du glyphosate dans l’émission : La Recherche Montre en Main de France Culture.
Ce programme présente chaque mercredi, un doctorant et l’objet de sa thèse. En quatre minutes, il doit exposer le sujet de ses recherches à un public non avisé, oubliant les termes scientifiques pour tenter de le rendre compréhensible à tous.
Le projet de recherche :
Depuis 2016, SNCF Réseau a lancé un programme « post-glyphosate », afin de mettre en œuvre diverses expérimentations en lien avec la réduction et l’arrêt de plusieurs produits phytosanitaires. Sur les abords des voies ferrées, la végétation est déjà entretenue par des moyens mécaniques. Seuls les voies et les pistes sont encore traités par des trains désherbeurs, qui réalisent des traitements chimiques une à deux fois par an en fonction de la végétation présente. Le traitement au glyphosate, en tant que herbicide total, reste aujourd’hui la méthode la plus utilisée car la plus efficiente pour l’entreprise.
Parmi les expérimentations du programme « post glyphosate », il été décidé de tester l’ensemencement choisi sur les voies ayant le plus de problèmes avec la végétation, les voies de service. Ces voies sont celles empruntées pour le fret ou pour le garage des trains. Sur ces voies peu entretenue, le ballast a presque disparu et le substrat actuel, composé à 90% de sable, permet le développement d’espèces végétales, notamment des espèces pionnières. Afin d’empêcher le développement de ces végétaux, l’ensemencement permettra d’effectuer une concurrence végétale efficace. Les espèces choisies pour l’ensemencement répondent à plusieurs critères :
- les conditions pédoclimatiques (nature et composition du sol, résistance à la sécheresse, au froid, ensoleillement …)
- les contraintes de l’entreprise (faible hauteur, résistance au piétinement, peu d’entretien …)
- l’industrialisation du processus (possibilité de semis, disponibilité des semenciers, coût des semences …)
D’ici quelques semaines, les essais vont être réalisés au niveau du triage de Villeneuve Saint Georges, au sud de Paris, le plus grande triage d’Europe. Sur les 2,5ha de voie à ma disposition, le site d’expérimentation sera divisé en deux parties :
- le site de démonstration, où vont être testés 4 mélanges à grande échelle (2.400m² chacun), afin d’analyser le comportement général du couvert implanté
- les parcelles d’études, où différentes modalités vont être testées (composition des mélanges, densité de semis, période de semis, techniques d’entretien…). Ces données permettront par la suite d’affiner le protocole expérimental en vue d’une industrialisation du processus.
D’ici la fin de l’année, d’autres expérimentations vont être menées, notamment sur des pistes de lignes à grande vitesse. A terme, une analyse multi-sites permettra de déterminer la faisabilité de la mise en œuvre industrielle de ce projet d’ensemencement choisi.